Carte d'identité des Îles de la lune : des îles de rêve !

  M.MOHAMED IBRAHIM MIHIDJAY
Professeur Certifié France

Qui sont les Îles Comores ?

Îles volcaniques climat tropical

Lorsqu'un auteur entreprend de décrire les Comores, il ne manque jamais de faire savoir que le point le plus haut en est le Karthala qui se dresse à 2 361 mètres d'altitude. En option, on ajoute qu'il s'agit d'un des plus beaux volcans du monde ; la légende comorienne raconte que les djinns ont choisi son cratère pour y dissimuler le trône de la reine de Saba.

Puis on ne manque jamais de préciser qu'on dénombre dans l'archipel quatre îles dont la superficie totale atteinte 2 033 km2. Cela inclut le banc de Vailheu (Mwamba Raya en comorien), à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Moroni.
Mayotte reste occupée par la France depuis 1975 (L'indépendance unilatérale des Comores) en dépit des résolutions de l'ONU sommant l'ancienne puissance colonisatrice à lever l'ancre de Mayotte. Il faut rappeler qu'à l'occasion du référendum demandant aux Comoriens s'ils voulaient leur indépendance ou rester sous administration française, la France a organisé de manière illégale, une décompte partielle des résultats. L'étendue de la zone économique maritime et la position géographique sont des atouts dans un océan où transitent les super-tankers du pétrole ; Or les Comores égrènent leur chapelet d'îles dans le milieu du canal du Mozambique comme autant de porte-avions insoupçonnables. La grand-Comore, plus communément désignée aujourd'hui sous son nom local de Ngazidja, n'est qu'à 300 kilomètres de la côte africaine et la m^me distance sépare Mayotte de la Grande Iles malgache plus au sud.
Par temps clair, ce qui fréquent, on distingue bien l'île voisine, et depuis les hauteurs du sud du nyumakele à Anjouan, il est m^^me possible d'apercevoir certains jours toutes les autres îles, ce qui faisait dire à Ahmed Abdallâh qu'on aurait dû établir la capital sur ce mirador naturel. Les quatre îles constituent les parties supérieures émergées de grands volcans posés sur les fonds de plus de 3 000 mètres du canal de Mozambique.
Le volcanisme le plus ancien est apparu à l'est de l'archipel, il y a environ 15 millions d'années : Anjouan et Mohéli ont été édifiés à la fin du Tertiaire, mais c'est beaucoup plus tard, au Quaternaire, que s'est construit Ngazidja, et cette construction se poursuit encore activement de nos jours ainsi qu'en témoigne la récente éruption de Singani (1977).

Il s'est produit un affaissement des édifices volcaniques comoriens d'autant plus marqué que leur ancienneté était plus grand. Mayotte, qui est très subsidence, possède un magnifique récif-barrière, et ses montagnes peu élevées (660 mètres au Benara = ont été entaillées par l'érosion. Anjouan, la seconde des îles de l'archipel par sa superficie (424 km2), culmine à 1595 mètres au pic Ntringi et semble la plus escarpée avec ses vastes cirques et ces grandes falaises littorales contre lesquelles s'appuie un récit frangeant. Mohéli, qui de prime abord semble plus massive en dépit de sa superficie restreinte (211 km2), ne dépasse pas 790 mètres d'altitude. Comme Anjouan, le récif corallien s'accroche à la côte sans laisser de véritable lagon, mais au sud, un petit archipel de huit petites îles offre des conditions très propices au plongeurs. Quant à Ngazidja, île jeune du point de vue géologique, la subsidence des masses volcaniques n'y encore que peu joué et les récits frangeants y sont discontinus et peu développés, sauf au nord, vers Mitsamihuli où existe un petit lagon fort apprécié des visiteurs des hôtels.
Dans les îles comoriennes, aucun lieu n'est distant de plus de 12 kilomètres d'un rivage, c'est dire à quel point l'influence océanique y est omniprésente ; la mousson indienne alterne avec Alizé des Mascareighnes selon les saisons. L'archipel, situé entre 11°20' et 13°4' de latitude sud, a un climat de type tropical, avec une saison chaude et humide durant l'été austral (novembre à avril) et une saison plus fraîche et relativement plus sèche de mai à octobre. Pour les Comoriens, les saisons sont avant tout synomimes de vents dominant qui varient selon la position des masses d'air et de leur front de rencontre dénommé zone de convergence intertropicale. Le kashkazi du nord-ouest, vent porteur de pluie en saison de mousson, engendre par accès des flots tumultueux qui dissuadent souvent les pêcheurs d'aller en mer à une époque pourtant favorable pour eux. L'alizé, qui porte le nom de kusi (d'un mot arabe qui désigne le sud = est encore humide à Moroni en mai-juin, ; puis se voit graduellement concurrencé à la saison fraîche par le matulay venu du sud-est.


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