L’Afrique : un continent pauvre à feu et à sang.
Point de vue de IBRAHIM MIHIDJAYI, professeur certifié, France.

Les images macabres des guerres civiles qui ensanglantent l’Afrique subsaharienne donnent du grain à moudre ces derniers temps à certains occidentaux friands d’une recolonisation de l’Afrique.
A l’heure actuelle, peu d’états africains semblent capables de concilier l’ordre, la sécurité et la liberté qui pourraient rassurer les détenteurs de capitaux et les inciter à investir en Afrique. Au regard des progrès réalisés par les autres continents, force est de constater que l’Afrique est en queue de peloton sur nombre de domaines. Si quelques économies africaines connaissent des taux de croissance assez élevés au milieu des années 1990 (Ouganda, Ghana, Afrique du Sud, Tunisie et Maroc), l’ensemble du continent reste largement en marge de l’économie mondiale : Alors qu’il regroupe 13 % de l’humanité, il ne fournit qu’1 % du PIB mondial (Produit Intérieur Brut), ne participe que pour 2 % du commerce international et ne reçoit même pas 1 % des investissements directs de l’étranger. Les séquelles de l’esclavage et du colonialisme européen n’ont pas aidé à mûrir les Africains, ces derniers continuent de mal en pis à s’entretuer par des armes fabriquées en Occident.
L’Afrique présente beaucoup plus d’handicaps que d’atouts ; c’est une interprétation de certains européens qui n’ont pas compris que l’Afrique ne peut pas emprunter le même trajectoire que l’Europe. Ce n’est pas un secret de polichinelle, les frontières des états africains sont fabriquées superficiellement par les anciennes puissances colonisatrices. L’Europe du Nord-Ouest et l’Amérique du Nord prétendent depuis plusieurs décennies d’aider l’Afrique à lutter contre le sous-développement, tout en soutenant des dictateurs corrompus qui détournent ces aides pour acheter des armes au lieu d’investir dans des secteurs créateurs d’emplois.

Réagissez à cet article, clickez ici

Du même auteur
Peut-on parler d'une période révolutionnaire sous Ali Soilih ou d'un changement de continuité ?
LE 28ème anniversaire de l'Indépendance des Comores célébrée par la diaspora à Lyon
6 juillet 2003 : l'Etat post colonial en question.
Comores : l'impasse constitutionnelle.