De l’asphyxie budgétaire au surendettement, les Comores sont à la dérive. Menera-t-il les Comores à une guerre civil ?
Point de vue de IBRAHIM MIHIDJAYI, professeur certifié, France.

En dépit de la foie excessive en dieu et en l’avenir, les Comoriens sont à bout de souffle à cause de la profondeur de la crise économique. Les rapports de représentants de la Banque mondiale sur les Comores de mars 2003 sont très accablants. Le pays est confronté à des graves difficultés politiques, économiques et sociales.
Comment expliquer ces crises desquelles l’archipel ne parvient pas à sortir ?
Il faut rappeler pour mémoire que depuis l’époque du feu président Abdallâh, tous les ministres et chefs d’états successifs jusqu’à nos jours mènent un train de vie dépensier alors que l’opinion comorienne est partagée entre l’indifférence et l’exaspération. Pour cacher leur incompétence et leur irresponsabilité, face à cette faillite d’état, les autorités sont remontés par les rapports critiques des finances du pays et brandissent les flambeaux de l’indépendance et oublient qu’il n’y a pas d’indépendance nationale si l’économie a besoin d’assistance extérieure. Il est déroutant de constater qu’aux Comores la comptabilité nationale n’est plus fiable, et le pays est confronté à de grandes difficultés : pauvreté, mal nutrition, faiblesse des équipements sanitaires, scolaires et routiers.
La loi des finances qui détermine dans les autres états de droit les recettes et les dépenses d’un pays est présenté chez nous comme un vœux pieux où une écriture théorique des économistes étrangers. On explique souvent cette « pane » de développement par les effets de « l’échange inégal » avec les pays riches ou encore l’échec des politiques internationales. Il faut être naïf et à courte vue d’attribuer le malaise comorien aux institutions internationales sans la lourde part de responsabilité des autorités comoriennes successives, notamment ceux qui sont aux commandes dans les trois îles formant l’Union des Comores.
Les bisbilles politiciennes des uns, le pantalonnade des autres ont fait échouer la transition politique tant attendue par les bailleurs de fond pour accompagner et consolider l’autonomie financière des îles. La dette intérieure et extérieure de l’archipel ne cesse d’augmenter de manière exponentielle alors que les autorités continuent de mener un standing de vie comme de nababs tout en créant d’autres ministères.
Les remarques acides formulées par les experts de la banque mondiale des autorités comoriennes sont une sorte de raclée infligée à des incompétents sans morale ni sens civique de l’état.
Nous pensons que la communauté internationale devrait déverrouiller une souveraineté nationale de façade pour voler au secours de cette population comorienne en détresse. L’impasse constitutionnelle sur fond de crise sociale économique ne doit pas servir de prétexte pour que ces bailleurs de fond tournent le dos aux Comoriens mal gouvernés par des politicard véreux.

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